Le Seigneur maudit - La Lame et le sang, tome 1 / Julien Schneider

Couverture livre - critique littéraire - Le Seigneur maudit, tome 1 de La lame et le sang, de Julien Schneider

Récit

La Lame et le Sang est une trilogie de romans se déroulant dans un Japon médiéval fantastique où samouraïs, kamis et yokaïs se côtoient, où de puissants daïmyos intriguent dans l’ombre et où pourtant l’amour peut fleurir.

Takeshi est le détenteur d’un étrange sabre maudit qui l’incite à verser toujours plus de sang. Devant lutter contre cette soif contre-nature, il cherche un moyen pour se libérer de ce fardeau.
Il croise la route de son ancien frère d’armes, Akira, un samouraï en manque d’aventure devenu le yojimbo de Mariko, une mystérieuse jeune noble dépossédée de ses terres qui cherche à les récupérer. Akira demande alors à son ancien condisciple de les aider.
Et quand la jeune fille lui propose des informations concernant son sabre, Takeshi accepte la mission.

Sans le savoir, il va participer à combattre un seigneur qui a toutes les armes en main pour renverser l’Empereur du Japon.

Impression

Ce premier tome d'une trilogie nous fait découvrir une histoire se passant au japon médiéval où se côtoient samouraï, kamis et autres sorciers.

La lecture en est agréable. On est clairement plongé dans les méandres du japon fantastique et l'auteur fait l'effort, tout en conservant les noms japonais pour rester dans la thématique, d'en expliquer les codes l'air de rien au cours du récit.
Ceux qui connaissent l'univers japonnais trouveront sans doute cela redondant, mais pour une personne découvrant les subtilités japonaises, c'est très agréable à lire.
De plus le voyage est bien dans la thématique, et c'est donc un agréable voyage japonisant qui nous est proposé.

Côté personnages, on est déjà plus dans l'archétypal. Même si la psychologie de ces derniers est bien explorée au cours du récit, il n'en reste pas moins qu'ils manquent (à mon sens) de subtilité, ou plus exactement de dualité, cette dernière étant présente plus par une imposition extérieure que provenant du caractère du personnage en tant que tel, qui semble plus ressasser sans cesse ce qui lui a été imposé et dont il a la charge aujourd'hui.

Côté scénario, ça se tient mais sans plus. L'histoire n'a pas de grand rebondissement et les points clefs plutôt téléphonés.
De même, on pourra retrouver l'écueil des ennemis qui, bien que plus forts, préjugent de la faiblesse de l'ennemi et s'exposent inutilement. C'est peut-être voulu pour donner un côté manga, mais je trouve ça un poil hors-sujet dans le cadre d'un roman qui demande un poil plus de subtilité.

On peut toutefois noter de jolies punchlines et un caractère bien trempé à notre personnage principal, avec de plus, une histoire d'amour qui sait ne pas tomber dans la mièvrerie, ce qui est particulièrement rafraichissant (et pour le coup dénote du côté manga).

Note

Un 14/20 pour ce livre.

Au final, malgré un scénario plutôt moyen et des personnages un peu trop caricaturaux, le livre procure tout de même un voyage enchanteur et une bonne introduction à l'univers du japon médiéval fantasy - notamment pour un lecteur ayant relativement peu de connaissances à cet effet.

Je lirai la suite lorsqu'elle sera publiée, la découverte de ce Japon médiéval fantasy étant indéniablement bien rendu.

Série : La Lame et le sang

  1. Le Seigneur maudit (avis)
  2. Les Masques de Chairs (non publié)
  3. Le Loup des dieux (non publié)

Le sentiment du fer - Récits du Vieux royaume T03 de Jean-Philippe Jaworski

Couverture livre - critique littéraire -  Le sentiment du fer - Récits du vieux royaume

Récit

Retour au Vieux Royaume ! 
« J’ai quand même un ragot à vous servir, et du lourd ! Figurez-vous que ce n’est point avec moi que les elfes ont commencé à grenouiller dans les affaires de l’État. Bien loin de là ! Il y a deux bons siècles, déjà, au moment de l’Émancipation de Ciudalia, ils nous ont joué un tour à leur façon. Et les marles en tâtent tellement pour la barabille que l’un d’entre eux, sans même pointer son joli minois dans notre belle cité, nous a tous jetés dans une sacrée flanche ! Jugez-en par vous-même ».

Cinq nouvelles comme autant d’étapes dans l’histoire cruelle et tumultueuse du Vieux Royaume, le monde créé par Jean-Philippe Jaworski dans Janua Vera et Gagner la guerre.

Impression

Voici le second recueil de nouvelles se situant dans l'univers du Vieux royaume, au côté du recueil de nouvelles Janua Vera (excellentissime) et du roman Gagner la guerre (presque tout autant jouissif).
Si vous ne connaissez pas... Foncez les lire, vous ne pourrez être déçus. Je les ai malheureusement lus avant la tenue de ce blog, pas de chroniques à l'horizon donc... Mais c'est du très très bon.

Le thème de ce recueil est sans conteste la guerre et ses conséquences dans le démantèlement du Royaume de Léomance. Voici donc le détail nouvelle par nouvelle :

Le sentiment du fer

Nouvelle où l'on suit les péripéties d'un voleur devant escamoter un objet très bien gardé. Réunissant le style à travers l'utilisation de l'argot des voleurs et l'action, cette nouvelle est vraiment très agréable. On a même parfois l'impression de retrouver notre cher Benvenuto... Un vrai délice donc. D'autant que les calculs politiques ne sont pas très loin... et laissent le sentiment d'être raccord avec Gagner la guerre sur ce point là.

L’Elfe et les Egorgeurs

Cette nouvelle met en scène un barde elfe qui, pour retrouver son inspiration, se trouve le besoin de frayer avec l'Homme et ses activités, certes sales, mais ô combien inspirantes, notamment la guerre.
Se joue ici un jeu entre des soudards qui voient dans le barde une victime toute désignée et un barde elfe. Mais avec les elfes, tout n'est pas forcément ce qu'il parait.
Une nouvelle sympathique côté dialogues, mais qui n'a pas réussi à m'emballer côté scenario. C'est la seule nouvelle qui m'a déçu.

La Troisième Hypostase

Une nouvelle où, chose qui n'est pas fréquente avec Jaworski, on peut découvrir la magie à l'œuvre… mais aussi le prix à payer qui va avec.
Une nouvelle que j'ai, personnellement, beaucoup aimée montrant la magie mais tout en lui laissant un « châle » de mystère mâtiné d'une douceur au goût amer.

Désolation

Une très bonne nouvelle, se calquant sur l'épisode de la traversée de la Moria du Seigneur des anneaux, mais détourné comme il se doit pour faire partie de l'histoire du Vieux royaume.
On y découvre ainsi les nains, gnomes et gobelins, qui ne sont qu'à peine évoqués dans les précédents opus relatant l'histoire du Vieux royaume.
Un très bon texte, qui nous rappelle que dans le Vieux royaume, la naïveté n'est pas de mise.

Profanation

On assiste ici au procès d'un détrousseur de cadavres qui essaie, tant bien que mal de sauver sa peau par un plaidoyer aux manœuvres scabreuses.
Une nouvelle où l'on plonge dans « l'après-bataille » et où l'on découvre un écosystème qui se met en place après que le temps des (l)armes est passé.
Un récit entrainant et avec une fin particulièrement bien ficelée.

Note

Un 17/20 pour ce recueil.
Un indispensable pour tous ceux qui ont aimé se plonger au sein des récits du Vieux royaume.
Pour les autres, vous y découvrirez la gouaille, l'humour et la saveur des mots sous la plume de l'auteur. Bref, vous comprendrez que vous ne pouvez passer à côté de ce livre, sauf à lire l'un des 2 autres qui forment les récits du Vieux royaume !

Série : Récits du Vieux royaume

  1. Janua Vera (déjà lu)
  2. Gagner la guerre (déjà lu)
  3. Le sentiment du fer (chroniqué)

Martyrs, T02 de Olivier / Oliver Péru

Couverture livre - critique littéraire - Martyrs

Récit

Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d'un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. alors qu'ils se croient à l'abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d'un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d'embraser le monde. Que les puissants tissent de noires alliances.
Ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer...


Impression

Après la lecture du
premier tome qui m'avait plus qu'envoûté, voici que je m'attaque au second tome.
Vaste sujet que le second tome, toujours plus dense... mais perdant la nouveauté du premier...

Et bien je dois dire que l'auteur s'en tire globalement très bien.
L'univers est toujours très bien travaillé, et globalement, on visite de nouveaux lieux, ou alors d'anciens qu'on découvre de nouveau totalement.
Somme toute, pas de redites à signaler malgré le risque que pouvait laisser présager la fin du premier tome.

Question intrigues et rebondissements, ce second tome se complexifie en étant un peu moins prévisible que dans le premier tome, tout en commençant à voir des nœuds se dérouler. Cela permet de complexifier la trame mais sans risque de perdre le lecteur puisque qu'on clôt certains aspects par ailleurs.
Au final, un bel ensemble même si les amateurs d'intrigues à tiroirs pourront passer leur chemin.

Côté personnages principaux, on retrouve, et pour cause, une bonne part de ceux du précédent tome, plus quelque uns qu'on découvre et qui remplacent des précédents.
Encore une fois, chacun arrive avec ses motivations, ses cadavres dans le placard et ses objectifs.
Un vrai plaisir que de voir ce microcosme évoluer.

Côté plume, le style est toujours aussi fluide, et les événements s’enchaînent sans pour autant défiler à vitesse grand V.

Cela étant, j'ai trouvé à la lecture que ce second opus était inférieur au précédent. Je n'ai pas été transporté comme j'ai pu l'être avec le précédent.
Sans doute parce que le parti pris du personnage principal (Irmine) m'a laissé perplexe.
Sans pouvoir entrer dans les détails faute de spoiler l'histoire, je n'ai clairement pas adhéré à la ligne de conduite présentée. Elle manque, à mon sens, clairement de courage et je trouve colle assez mal avec la personnalité dépeinte dans le premier tome.

Cela étant le final est grandiose... même si je n'ai clairement pas versé de larme, désolé monsieur Péru (oui je suis un être sans cœur).

Note

Un 15/20 pour ce livre.
Cela reste un bon livre qui s'inscrit dans une très bonne saga. J'attends avec impatience le final.
Sans la propulser au sommet comme bon nombre de critiques le font, c'est clairement une lecture à conseiller.

Série : Martyrs

  1. Martyrs, tome 1 (chroniqué)
  2. Martyrs, tome 2 (chroniqué)
  3. Martyrs, tome 3 (non lu)

La marque - Kushiel, T01 de Jacqueline Carey

La marque - Kushiel, T01 de Jacqueline Carey

Récit

Phèdre nô Delaunay a été vendue par sa mère alors qu'elle n'était qu'une enfant.
Habitant désormais la demeure d'un haut personnage de la noblesse, pour le moins énigmatique, elle y apprend l'histoire, la théologie, la politique et les langues étrangères, mais surtout...
les arts du plaisir.
Car elle possède un don unique, cruel et magnifique, faisant d'elle une espionne précieuse et la plus convoitée des courtisanes.
Rien ne paraît pourtant lui promettre un destin héroïque.
Or, lorsqu'elle découvre par hasard le complot qui pèse sur sa patrie, Terre d'Ange, elle n'a d'autre choix que de passer à l'action.
Commence alors pour elle une aventure épique et déchirante, semée d'embûches, qu'il lui faudra mener jusqu'au bout pour sauver son peuple.


Impression

Nous voici plongé dans les affres de la politique, à l'époque où terre et pouvoir étaient les enjeux (et non pas juste siège et pognon).

La base de l'univers est une Europe médiévale réinventée. On part donc sur une base assez connue, même si les noms sont (légèrement) déformés ce qui permet de ne pas être sorti de l'imaginaire chaque fois qu'on croise un nom de région, tout en permettant d'avoir une base d'imagination.

Nous suivons les pérégrinations de Phèdre, fille d'une prostituée, et elle même destinée à faire de même... avec l'ajout d'un apprentissage pour devenir espionne.

Nous plongeons donc dans les méandres de la politique à travers ses yeux.
Et c'est le premier bon point, qui est que nous ne sommes pas omniscients. Nous découvrons les intrigues par son regard et sa connaissance. De ce fait, sans qu'on voyage dans l'obscurité, on est amené à vivre qu'avec les informations que Phèdre avait à ce moment là.
Certaines choses sont dès lors plus ou moins évidentes, mais du coup, on est vraiment immergé dans les intrigues.

Autre bon point le rythme. Un livre de 1151 pages, qui malgré un rythme relativement pépère, ne se relâche jamais : pas de temps mort à la lecture, pas de hors sujet, le tout comme si on était embarqué par le courant inexorable du temps : on peut essayer de changer les choses... mais le temps poursuit son avancée. Cela permet, là encore, de vraiment s'imprégner de cet univers.

Enfin, bien que Phèdre soit affiliée au monde des courtisanes, pas de sexe ou de description particulièrement poussée de ces moments. C'est agréable par rapport à certaines lectures et au risque de tomber dans le roman érotique.

Côté personnages, ceux-ci sont bien décris, avec des motivations particulières à chacun. Pas de machiavélisme.

Au final, peut être un regret pour ce rythme d’alcôve (^^) qui aurait pu être plus soutenu par moment. Mais sinon, c'est très bien.

Note

Un 18/20 pour ce livre. Une très bonne lecture à conseiller donc. La suite sera évidemment lu.

Cette lecture s'est faite dans le cadre d'une
lecture commune. Vous pourrez y trouvez les avis des autres participants.

Série : Univers de Kushiel

Kushiel

  1. La Marque (avis)
  2. L'Élue (non lu)
  3. L'Avatar (non lu)
Imriel
  1. L'Héritier de Kushiel (non lu)
  2. La Justice de Kushiel (non lu)
  3. La Grâce de Kushiel (non lu)
Moirin
  1. [Naamah's Kiss (non traduit)]
  2. [Naamah’s Curse (non traduit)]
  3. [Naamah’s Blessing (non traduit)]

Martyrs, T01 de Olivier / Oliver Péru

Martyrs, T01 de Olivier / Oliver Péru

Récit

Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d'un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. Alors qu'ils se croient à l'abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d'un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d'embraser le monde, que les puissants tissent de noires alliances, ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer...

Impression

Coup de cœur pour certain(e)s, très bonnes critiques par ailleurs, j'aborde cet auteur, dont c'est le premier écrit que je lis, avec délectation, pour le bon moment que je m'apprête à passer.
Cela étant dit, comme toujours dans ce genre de cas, j'essaye de ne pas me figurer un chef d’œuvre... tant le risque de déception peut être à la clef.

Univers classique de Fantasy, où l'on retrouve un royaume où la révolte couve.
La description géopolitique du royaume est, à mon sens, dense et intéressante : de multiples cultures existent, coexistent, s'affrontent dans ce royaume où la paix est toute relative, et maintenue d'un gant de fer.

Ajoutons un lot d'intrigues et de rebondissements et vous obtenez un très bon mélange.

Là où je m'écarte des autres critiques que j'ai pu lire sur ce livre, c'est au niveau de la complexité et des rebondissements.
Sans aller à dire qu'ils étaient téléphonés, beaucoup de ces événements sont prévisibles. Cela dit, l'ensemble est suffisamment dense, fluide et entraînant pour que cela ne gêne pas en soit la lecture. Du plaisir donc oui, de l'étonnement... plutôt à la marge.

Côté personnages principaux, on en a un certain nombre, et chacun avec ses motivations, ses cadavres dans le placard et ses objectifs.
Certains pourront trouver qu'ils sont nombreux, toutefois l'ensemble reste très digeste, et comme aucun personnage ne se ressemble vraiment, la distinction se fait très bien.

Et pour rester dans le classicisme, on va retrouver nos 2 héros malgré eux. Toutefois, les choses se corsent lorsque l'on découvre leur profession (assassins), leur origine (Arseker : genre de sur-hommes... ayant subis un génocide et dont les rares membres restant sont pourchassés), et surtout, qui ne veulent rien avoir à faire avec le monde qui les entoure.
Mais le destin n'aimant pas une vie tranquille semée de cadavres, l'arrivée de ses gros sabots ne manque pas de mettre le dawa dans leurs projets.

Côté plume, le style est fluide, et les événements s’enchaînent sans pour autant défiler à vitesse grand V. Du coup, le lecteur a le temps de s'interroger, sans pour autant s'ennuyer. Un très bon point.

Note

Un 17/20 pour ce livre. Un très bon livre, certes classique, et qui n'a pas réussi à réellement me surprendre, mais qui toutefois ne manque pas rythme et présente un univers cohérent et intéressant à découvrir.

Une très bonne lecture à conseiller donc. La suite sera évidemment lu.

Série : Martyrs

  1. Martyrs, tome 1 (chroniqué)
  2. Martyrs, tome 2 (chroniqué)
  3. Martyrs, tome 3 (non lu)

Jade de Jay Lake

Jade de Jay Lake

Récit

Elle est née dans la poussière et la pauvreté d’un village écrasé sous le soleil de l’équateur. Elle ne se rappelle pas de sa mère, elle ne se rappelle même pas de son nom. Son plus ancien souvenir remonte au jour où son père l’a vendu à ce grand homme au teint de lait. Dans la cour du Grenadier, où on lui a enseigné à devenir une grande dame et une courtisane accomplie, elle fut baptisée Émeraude, joyau parmi les beautés sélectionnées pour un duc immortel. Elle s’est choisie un autre nom : Jade. Son univers mêle la politique et la magie, et les dieux interfèrent dans les affaires des mortels. Au centre du monde règne le duc immortel de la cité de Hautcuivre, qui contrôle tout le commerce de la mer des Tempêtes. Jade a été éduquée pour devenir le jouet des hommes ; mais le duc n’est pas tout-puissant, et l’oeuvre des siècles n’a pas éradiqué tous ses ennemis. Certains voient en elle le moyen de parvenir jusqu’à lui, et de le tuer en brisant le sortilège qui le maintient
vie. C’est ainsi que Federo et la Chorégraphe deviendront les seuls amis de Jade, et que la réussite du complot visant à débarrasser Hautcuivre du tyran reposera entièrement dans les mains d’une jeune esclave rebelle.

Impression

Ce livre a été lu dans le cadre de
la cinquième édition LDPA.

L'héroïne (le féminin du héros, pas la drogue) Jade, est une jeune fille qui est enlevée à l'âge 3 ans.
Pourquoi ? Afin d'être élevée comme une fille de bonne société, en tant que bien à monnayer.
Ce livre nous raconte donc l'histoire de Jade (la fameuse héroïne) embarquée dès son plus jeune âge (3 ans) pour devenir courtisane... et être vendue par la suite.

À travers la vision de Jade, l'auteur nous fait découvrir de l'intérieur les impressions liées à l'esclavage, mais aussi les contradictions qui vont avec l'éducation et la protection dont elle bénéficie.
Une prison dorée en quelque sorte où la vie y est bien plus enrichissante que libre chez elle, mais aussi où la moindre incorrection, maladresse ou erreur y est sévèrement sanctionnée.

Toutefois Jade a mauvais caractère et va se rebeller contre cet emprisonnement contraint, cultivant sa haine et sa colère contre ses geôliers.

Un point assez bizarre est que l'on sent que ce livre se découpe réellement en 3 parties : l'apprentissage de Jade à Hautcuivre, son retour au Pays... et son retour à Hautcuivre. Même si les transitions sont logiques, on a vraiment une impression d'une intégrale réunissant 3 tomes.

Côté ambiance, ce livre nous fait particulièrement bien ressentir l'enfermement, ainsi que la découverte du monde qui l'entoure et les subtilités qui s'y ajoutent au fur et à mesure que Jade vieilli.
Je ne suis habituellement pas fan des descriptions à rallonge, mais Jay Lake arrive à donner vie à ses descriptions... qui sont précises, délicieusement (ou pas) colorées et odorantes si je puis dire.

Côté personnage, j'ai un peu de mal à rentrer vraiment dans le personnage de Jade : que cette fille se rebelle contre l'esclavage et s'accroche désespérément à son ancienne vie passe très bien.
Par contre j'ai beaucoup plus de mal avec son côté "fille gâtée" qui ressort parfois. J'ai un peu de mal à accorder du crédit à ce côté de son personnage vue son histoire et sa situation.

Enfin, je reste sur ma faim concernant la partie mythologique / magie de ce monde. En effet ce point est somme toute un point important du récit, et pourtant, à la fin, j'ai toujours cette impression de brouillon, de ne pas arriver à comprendre comment les choses en sont arrivées là. Rien de choquant dans le traitement de la magie et des dieux, mais l'impression que cette partie a été développée au fur et à mesure des besoins... sans former de système cohérent.

Note

14/20 : J'ai beaucoup aimé l'immersion, le voyage des sens auquel nous invite les descriptions de l'auteur. Elles ont le tour de force de ne pas être vécue comme trop longue, mais sont poignantes et précises. C'est ce point qui pour moi vaut principalement cette note, le reste ne ressortant pas spécialement du lot, et une gestion à mon sens brouillonne de la magie et des dieux.
En bref, une lecture très agréable qui invite à un voyage, à une découverte d'un monde... L'histoire y est (presque) accessoire au final ne servant que de prétexte à la découverte de différents mondes imbriqués.