Les épées de Haven - Darkwood, tome 2 de Simon R. Green

Les épées de Haven - Darkwood, tome 2 de Simon R. Green

Récit

Haven est une ville sombre et dangereuse, qui grouille de lanceurs de sorts, voleurs et monstres en tout genre. Tout y est à vendre. Tout, sauf Hawk et Fisher, deux gardes, mari et femme, qui n’ont ni leur épée ni leur langue dans leur poche. Ce sont les deux seuls êtres intègres à cent lieues à la ronde, craints par tous les malfrats des bas-fonds, et ils ont décidé de faire le grand ménage !

Impression

Ce tome, contrairement à ce que laisse penser la couverture et le titre est en fait le second tome de la série Darkwood.
Cela étant dit, ce n'est pas bien grave, puisque la structuration de ce récit se fait principalement au travers d'enquêtes qui se suivent et qui n'ont pas grand besoin d'être connues au préalable. En effet, même si les précédentes enquêtes sont parfois citées, elles n'entrent que peu en compte dans l'histoire.

Pour commencer, faisons un peu le point sur cet univers : on est dans la cité de Haven, vivante pub pour la corruption où l'argent et le rang achète tout. Tout, et bien non, comme dans Astérix, il existe deux gardes qui résistent encore et toujours à l'envahisseur la corruption.
On va se dire, pourquoi pas... sauf que la retranscription est franchement agaçante.
Dans une des enquêtes, on apprend que Fisher a accepté des pots de vin... sans tenir compte de pourquoi il a été payé. Connaissant leur solde, c'est quelque chose qui peut être crédible (attendu qu'ils puissent assumer le fait d'avoir trompé des puissants, on y reviendra). Par contre ce qui l'est moins, c'est que dans une autre enquête, Hawk et Fisher sont à la limite de massacrer la personne qu'ils doivent protéger parce qu'il propose de les payer pour faire... ce qu'ils doivent faire de toute façon. C'est vraiment pas logique à mon sens.

Autre problème : Fisher et Hawk en font qu'à leur tête, c'est à dire... bah qu'à leur tête : certes ils ne sont pas corruptibles et essayent de faire triompher la vérité, mais s'il doit y avoir quelques dégâts "collatéraux", c'est pas la moralité qui les étouffe loin de là... Du coup, j'ai un peu de mal à croire en tant que lecteur dans leur incorruptibilité. Je veux dire, soit on est bon et on se bat pour son prochain, soit on ne l'est pas, et on a des motivations pour expliquer cela... ici on est dans le second cas, mais sans explication. On a donc clairement à faire à des personnages en carton niveau psychologie, vous vous en doutez.

Enfin, dernier gros problème de cohérence à mon sens : comme ils en font à leur tête, ils se doivent d'irriter plus d'un "bon" citoyen de Haven. Vous je sais pas, mais moi, si je suis mouillé jusqu'au cou dans des sombres affaires, et que les deux seuls qui peuvent me faire chier sont 2 gardes à la con... je fais en sorte de régler leur sort définitivement non ? Et même s'ils sont super balaize, on voit bien que niveau magie, ils ne valent pas tripettes... donc bon, faut peut être y mettre les moyens, mais je suis sûr que leurs ennemis pourraient se cotiser... Vu leur nombre, je suis pas sûr que ça leur coûte le prix d'un banquet par tête de pipe ^^.

Bref, on se retrouve dans un univers avec zéro niveau psychologie, des personnages très manichéens et sans éléments pour les appuyer.

Qu'est-ce qui a donc pu faire que j'ai terminé cette lecture me demanderez vous ?
Et bien l'histoire. Je veux dire ce livre se compose d'enquêtes qui sont somme toute pas désagréable à lire. Pas particulièrement surprenante, les rebondissements arrivant à se faire deviner, mais on ne s'ennuie pas vraiment, et les enquêtes étant relativement courtes (il y en a 3 dans ce livre), mais suffisament longue pour poser un décor, on arrive à avoir quelque chose d'assez sympathique à lire.
Surtout que quelques idées (notamment la rue des Dieux) sont sympathiques et bien développées.

Note

Un 09/20 pour ce livre. En somme une lecture pas prise de tête, avec des scénarios enquêtes qui se laissent lire et sauve ce livre d'un arrêt de lecture. Les personnages sont carrément caricaturaux et sans épaisseur.
Bref un livre que je ne recommande pas, mais qui se laisse tout de même lire. En somme ce 09 vaut un roman de gare : ça fait passer le temps, mais si vous avez autre chose sous la main, n'hésitez pas.
Cela m'étonnerai que je lise la suite (ou le début) sauf si je n'ai que ça sous la main.