D'un Monde à l'autre - La Quête d'Ewilan, tome 1 / Pierre Bottero

Couverture livre - critique littéraire - D'un Monde à l'autre, tome 1 de la Quête d'Ewilan de Pierre Bottero

Récit

Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l'empêcha de fermer les yeux et elle n'eut pas le temps de crier… Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d'arbres immenses.

Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable…

Avant-propos

Et voilà que je commence à chroniquer une série jeunesse. Que m'arrive-t-il ? Et bien simple : enfin mes enfants sont en âge de partager cette lecture avec moi, et c'est donc avec un grand plaisir que j'ai choisi de découvrir cette série avec eux - cet auteur revenant très régulièrement dans les bons conseils fantasy en jeunesse.
Montez donc avec nous dans cette session lecture, regardée à l'aune du public qu'il vise : les enfants.

Impression

Ce livre est une ode à la high-fantasy jeunesse.
Une héroïne qui découvre ses pouvoirs. Un empire à sauver. Des ennemis facilement identifiables, à priori aux motivations claires et nettes. Une tripotée d'aides pour guider notre héroïne sur le chemin que le destin trace pour elle.
Oui on est dans l'archétype de la high-fantasy. Mais, c'est clairement de la bonne came au regard du public visé.

L'héroïne, Camille ou Ewilan selon, est l'archétype du héros : pure, intelligente, se voyant imposer son destin et dotée d'une grande puissance.
Elle est accompagnée de son compagnon de voyage, Salim, antinomique en bien des aspects, mais surtout très complémentaire.
Je passe les compagnons de quête qu'elle se découvre, chacun ayant une psychologie stéréotypée mais clairement reconnaissable et relativement fouillée - pas de surprise sur le sujet.

Côté univers, on a en premier lieu notre monde, vu côté petite ville en périphérie de Paris avec ses clivages sociétaux : pauvreté / richesse, racisme, faits divers. C'est amené, je trouve, de manière subtile. Ça dépeint notre univers connu, en mettant en avant ces clivages, sans trop insisté dessus. Comme un décor planté qui donne un aspect de réalité, sans qu'on ne fasse le focus dessus. Pour l'adulte c'est évident, mais ça permet aux enfants de se poser quelques questions sur la « justice » de tout cela.
En second lieu on y découvre le monde de Gwendalavir (enfin une partie de ce monde). Ce dernier est bien amené. On le découvre in media res, puisqu'on l'appréhende en suivant Camille qui n'a aucun souvenir d'y avoir déjà mis les pieds par le passé.
Rien de très original pour ceux qui connaissent la thématique, mais sa découverte est joliment orchestrée. Sans être d'une variété importante, le monde décrit est loin d'être anecdotique et donne matière à faire travailler l'imagination des jeunes lecteurs, les dépaysant sans pour autant les perdre.

Côté histoire, on est sur du classique, mais bien orchestré. L'histoire ne bouge ni trop rapidement (on n'est pas dans un triller) ni se complaît dans des descriptions. Ça avance au rythme des découvertes, des aventures et des réflexions. Rien qu'un lecteur adulte ne voit pas venir à des kilomètres, mais qui a su tout de même m'intéressé⋅e et surtout conquérir les enfants.

Côté plume, c'est le point surprise du livre. Même si c'est clairement écrit à la destination de jeunes lecteurs, le vocabulaire y est somme toute élevé. C'est un parti pris que j'ai beaucoup aimé : ça donne l'impression que l'auteur ne prend pas les jeunes lecteurs pour des idiots et leur permet d'acquérir du vocabulaire en profitant d'une belle histoire. C'est top.
Rajoutons des passages empreints d'humanité qui passent tout seul auprès des enfants mais qui offre une vision touchante pour le⋅a lecteur⋅rice plus adulte.

Au final, on a un tome clairement orienté jeunesse. L'histoire, la psychologie des personnages et la structuration de l'histoire sont clairement destinées à ce public. Pour autant la simplicité qui en découle n'altère aucunement l'intérêt de suivre l'histoire, ni d'y ajouter des pointes de poésie qui font que l'adulte y trouve aussi son compte.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Un excellent premier tome. Clairement orienté jeunesse, le découvrir auprès de mes enfants est une vraie source de plaisir.
L'histoire certes rentre dans l'archétype d'une histoire de high-fantasy, mais n'est pas pour autant plaisante à découvrir.
C'est donc une véritable réussite que ce premier tome, répondant clairement à son public, mais aussi au-delà dès lors qu'on ne s'attend pas à y trouver un récit machiavélique.

Série : Chroniques d'Ewilan - Univers de Gwendalavir

La Quête d'Ewilan

  1. D'un Monde à l'autre (avis)
  2. Les Frontières de glace (non lu)
  3. L'Île du destin (non lu)

Les Mondes d'Ewilan

  1. La Forêt des captifs (non lu)
  2. L'Œil d'Otolep (non lu)
  3. Les Tentacules du mal (non lu)

Le Pacte des Marchombres

  1. Ellana (non lu)
  2. Ellana : l'envol (non lu)
  3. Ellana : la prophétie (non lu)

L'Autre

  1. Le Souffle de la hyène (non lu)
  2. Le Maître des tempêtes (non lu)
  3. La Huitième porte (non lu)

Romans indépendants

  • Les Âmes croisées (non lu)
  • Le Chant du troll (non lu)
  • Isayama (non lu)
  • Les Aigles de Vishan Lour (non lu)

Le Poignard des rêves - La Roue du temps, tome 11 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Poignard des rêves, tome 11 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

Prisonnière des Shaido dans la cité de Malden, Faile use de toutes ses armes pour survivre. Résolu à la sauver, Perrin commet l’impensable : pactiser avec les Seanchaniens à l’insu de Rand. L’équivalent de vendre son âme au Ténébreux ? Peut-être, mais la vie de sa femme n’a pas de prix.

Sur les routes de l’Altara, Mat tente d’échapper aux Seanchaniens et continue de courtiser la Fille des Neuf Lunes. Mais face à cette beauté-là, tout ce qu’il croit savoir sur les femmes ne sera pas suffisant.

Pour Rand, retranché en Tear, Egwene, prisonnière à la Tour Blanche, et Elayne, sur le fil du rasoir à Caemlyn, tout se complique encore… alors que l’Ultime Bataille approche.

Impression

Dernier tome écrit par Jordan himself puisqu'il décédera en 2007 des suites d'une maladie orpheline. Il a néanmoins laissé des notes pour qu'un autre que lui puisse terminer sa saga s'il n'arrivait pas à la finir lui-même. Cela nous permettra de découvrir la fin de cette saga sur la base de ses propres idées, Brandon Sanderson ayant repris le flambeau pour nous faire découvrir la fin.

Ce tome marque un renouveau dans la narration. Les pièces ayant été placées dans le précédent tome, les choses vont s'accélérer.

Rand va se voir mis à l'épreuve. Les alliances qu'il essaye de forger n'arrivent pas à la conclusion qu'il désire et surtout, malgré qu'il ait purifié la Source masculine, son état ne semble pas s'améliorer. De même quant à son état mental qui est mis en avant, ce qui ne va pas dans le sens de l'apaisement des craintes sur la folie de Rand. Les craintes se font de plus en plus prégnantes avec l'approche de Tarmon Gai’don et des signes qui en annoncent l'arrivée, si l'on en croit les prophéties (mais qui se sont plutôt révélés très précises jusqu'à présent). D'autant qu'il est difficile de savoir qui est le pire ennemi de Rand : Cadsuane, les Aes Sedai, les Seanchaniens, Taim, Lews Therin, les Réprouvés ou bien Rand lui-même ? Oui, il en a des ennemis ou alliés douteux à gérer sur ses épaules ce pauvre berger. Heureusement, sans doute, qu'il sait pouvoir compter sur Min... sauf pour ce qui s'agit de lui obéir (mais ça lui rappelle sans doute la maison vu le comportement d'Egwene et Nynaeve).

Du côté de Perrin ça se décante enfin. Fini de compter les jours depuis sa séparation avec Faile, il est temps de recoller les morceaux ou bien de mourir en s'y essayant. Prêt à tout, il a fait alliance avec des alliés peu recommandables. Aussi qui du Prophète, des Seanchaniens ou des Shaido faut-il se méfier le plus ? Arrivera-t-il à tirer son épingle du jeu ?
Et côté Faille, aura-t-elle réussi à survivre le temps que Perrin arrive ? Se sera-t-elle fait la malle avant que son époux ne vienne la délivrer ?
En tout état de cause, vous aurez la réponse dans ce tome.

Mat quant à lui, cherche à honorer sa promesse de ramener sa sans-doute future promise aux Seanchaniens. Oui mais ces derniers lui compliquent la tâche quand il devient manifeste que ceux qui recherchent Tuon ne semblent pas particulièrement lui vouloir le plus grand bien - sans doute en lien avec la subite mort de l'Impératrice et de toute sa descendance, Tuon mis à part. Même en retrouvant la Compagnie de la Main Rouge et avec ses dons en stratégie militaire, saura-t-il combattre les troupes de l'Impératrice à la recherche de Tuon ?
Mieux, saura-t-il se dépêtrer des rets dans lesquels Tuon semble s'amuser à emmêler Mat ?
En tout cas, pour la première fois, on a accès à Tuon en tant que narratrice, ce qui donne un changement de perspective savoureux ainsi qu'un début de réponse sur ses agissements.

Côté Elayne, les choses se décantent aussi. Les alliances politiques se font et se défont et les batailles s'engagent. En tout cas, ça bouge enfin aussi de ce côté, ainsi que du côté de l'ost des Frontaliers.

Un très bon moment s'ouvre à nous avec Egwene. Celle-ci prisonnière, loin de désarmée, mène le combat à sa façon pour tenter de gagner la bataille de la Tour Blanche depuis l'intérieur. Y réussira-t-elle sans y laisser la vie ? En tout cas, elle sait transformer une défaite avec sa capture en une opportunité et on voit à quel point elle a réussi à prendre sur elle le rôle d'Amyrlin, et c'est bien d'égale à égale qu'elle compte se mesurer à Elaida.

Les Manteaux blancs ne semblent quant à eux pas avoir dit leur dernier mot, et on assiste à un tournant qui pourrait les faire revenir dans la danse. Reste à savoir de quel côté ils risquent de faire pencher la balance.

Enfin Taim et ses suivants semblent bien vouloir rentrer dans la danse, et manifestement il n'a pas abandonné ses espoirs d'être lui-même le vrai Dragon Réincarné. Est-ce que former des Asha’man valait le risque qui semble émerger ?

Et pour finir, une ola pour Nynaeve qui avec Lan réussi un superbe coup qui me semble aussi important pour le futur que la montée en grade de Tuon elle-même.

Note

Un 18/20 pour ce onzième tome.
Ça y est, tout se décante, les choses se mettent en mouvement, et c'est du très bon qui nous arrive. Certaines situations se clarifient, d'autres moins, mais les signes ne trompent pas, l'heure de Tarmon Gai’don s'approche et les forces de la Lumière ne semble clairement pas être encore à la hauteur de la tâche qui les attend.
Il n'y a plus qu'à espérer que la suite, faite certes par un superbe auteur et sur les notes de Jordan, saura donner une fin à la hauteur de ce qui a été créé et mis en branle.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Le Cœur de l'hiver - La Roue du temps, tome 09 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Cœur de l'hiver, tome 9 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Rand al’Thor succombe inexorablement aux assauts de la souillure, une infection instillée dans le saidin par le Ténébreux. Pire encore, les fidèles partisans du Dragon Réincarné sombrent eux aussi dans la folie destructrice qui mit jadis un terme à l’Âge des Légendes.

Alors que Rand faiblit, les Ténèbres tombent sur le monde.

Inconscients du danger, les Seanchaniens regroupent leurs forces avant de repartir à l’assaut tandis que les Rejetés s’unissent afin de détruire leur ennemi juré. Pour Rand, une seule solution : purifier le saidin. Pour réussir, il devra invoquer un antique pouvoir issu de l’Âge des Légendes. Une puissance si dévastatrice que la Création et le Temps risquent de ne pas survivre au choc…

Impression

Cette fois-ci, c'est Perrin qui va manquer à l'appel. Préférant Mat, ce n'est pas un drame, et puis ce n'est que de juste puisque Perrin avait pris le tome précédent.

On évacue rapidement l'arc concernant la rébellion Aes Sedai : Egwene avance. Voilà, l'arc est résumé (oui je sais aussi faire dans le concis).

Côté fille, on suit principalement le trio Elaydne, Birgite, Aviendha. Et pour une fois, ça passe bien. Elayne, à la tête du trio, doit travailler sur la composante politique, c'est à dire la reconquête du trône, parce que prendre ce qu'on lui offre, que nenni. À défaut de faire preuve de pragmatisme donc, on voit Elayne évoluer dans les sphères du pouvoir, et non seulement elle sait bien y faire, mais en plus les jérémiades ne sont plus (trop) de la partie. Comme quoi l'étiquette est en fait une bonne chose.
En tout état de cause, la partie est loin d'être gagnée, et il faudra à Elayne la jouer fine, et plus que cela même, pour regagner à la loyale le trône que sa maman a tout fait pour lui retirer, mais à l'insu de son plein gré, il faut l'admettre (mais peu le font dans le livre). En effet le Dragon a autre chose sur le feu que d'aider sa compagne ingrate, et du coup, reste neutre dans l'affaire. La présence des forces de Rand est donc plus une gêne qu'autre chose dans la reconquête du trône pour Elayne.

Côté garçons, on retrouve Mat, toujours dans la galère d'une façon ou d'une autre, mais plutôt en bonne compagnie relativement aux événements qui lui sont tombés dessus.
Il va lui falloir réussir à briser les chaînes qui le retiennent à Ebou Dar - chaînes à la fois physique avec l'occupation des Seanchaniens, mais aussi des liens qu'il a créé avec la dirigeante du coin.
Pour parfaire le tout, son grand cœur et sa parole donnée ne vont pas l'aider dans son envie d'évasion, d'autant plus que ce n'est pas la gratitude qui étouffe celles et ceux qui bénéficient de ses largesses.
Notons d'ailleurs au passage que Mat, comme à son habitude, cherchant à fuir son destin va s'y retrouver la tête la première pour un final des plus jouissifs, enfin si on aime bien voir souffrir notre ami.

Rand de son côté, démontre encore ses qualités de stratège en réussissant à prendre tout le monde à contre-pied, ennemis comme alliés et pseudo-alliés. Même la légendaire Cadsuane en est pour ses frais, même si tel un chat, elle saura rebondir pour mieux « guider » (ou tenter) notre berger vers ce qui lui semble être LA direction à prendre.
Le final le concernant est juste splendide, tant en terme de confrontation que d'implication dans l'équilibre du monde.

Notons quand même qu'en plus du plaisir de retrouver Mat et les actes de Rand, l'auteur sait nous proposer un approfondissement de son univers déjà très complet. L'invasion seanchanienne permet ainsi de mieux connaître cette culture, leur façon de faire et surtout de voir comment cette dernière va interagir (faire plier ?) les gens du cru. C'est fort plaisant d'avoir toujours ce world-building à l'œuvre après autant de tomes dans cette saga.

Note

Un 19/20 pour ce neuvième tome.
Après un tome de faible intérêt, Jordan repart de manière grandiose, fournissant à la fois une histoire intéressante à suivre, la continuation du world-building, mais aussi des éléments scénaristiques très structurant qui relance les cartes. Bref, on a hâte de voir comment tout ça se décline dans le futur.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Une Couronne d'épées - La Roue du temps, tome 07 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Une couronne d'épées, tome 7 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Après avoir échappé à la Tour Blanche, Rand a réussi un exploit : obtenir la fidélité de certaines Aes Sedai renégates. Mais il est toujours pris en tenaille entre les Suppôts des Ténèbres et les Seanchaniens, une pression dont il se passerait bien alors qu'il réunit ses forces pour s'attaquer au bastion de Sammael.

De leur côté, Elayne et Nynaeve cherchent un moyen de briser l'emprise du Ténébreux sur le climat. Quant à Egwene, elle conduit une armée vers Tar Valon.

L'Ultime Bataille approche.

Impression

Un tome plus centré politique. Je vous avais parlé de Rand qui jonglait avec ses conquêtes ? Et bien peut-être a-t-il rajouter le couteau de trop. En tout cas, ça donne pas mal de personnage aux intentions plus ou moins claires à gérer. Moi j'adore, mais ça peut perdre certain⋅e⋅s lecteur⋅rice⋅s.

Dans ce tome, on retrouve nos amis Seancheaniens qui ne vous veulent que du bien, pourvu que vous juriez fidélité à l'Impératrice, ce qui n'arrange pas top les affaires de Rand en plein dans sa campagne pour la conquête de l'Illian et de comment débusquer Samael de sa place forte sans y perdre la vie.
Heureusement la venue de Min semble parfois lui redonner le sourire parce que le fait d'essayer de frayer avec les Aes Sedai après s'être fait enfermé et molesté lui est quelque peu difficile. Et l'arrivée de la légendaire Cadsuane dans ce jeu de quille n'est pas pour simplifier tout cela.

Côté filles, Elayne et Nynaeve partent défier le Ténébreux et sa modification du climat. Toujours aussi têtes de mule et mauvaise foi, nous aurons toutefois l'immense bonheur de les voir devoir s'excuser auprès de Mat, et même lui demander un petit coup de main. Dire que ça leur coûte est un euphémisme.
Ah et oui, Lan revient dans le coin.

Egwene, après avoir été élue Chair d'Armylin en exil, cherche avant tout à ne pas se faire manipuler comme le pantin que les Aes Sedai veulent qu'elle soit et accessoirement trouver une armée pour reconquérir la Tour Blanche. Un programme ambitieux que la prise de la seule ville ayant résister aux aiels et même à Arthur Pendrag lui-même.

Enfin, on retrouve Mat, qui comme à son habitude, a le don pour se mettre dans des situations difficiles. Et pour une fois, il semble avoir trouvé quelqu'un à la hauteur de ses talents. Un véritable plaisir (et pas - que - parce que Mat est mon personnage préféré).
Le final du tome le concernant est haletant.

On passera aussi un peu de temps auprès du peuple de la Mer et de ses mystères.

Note

Un 18/20 pour ce septième tome.
Un tome fort réjouissant pour ceux qui n'ont pas du mal à suivre les multiples interlocuteurs. Le final des filles et de Mat est haletant. Celui de Rand beaucoup moins - sans doute parce qu'on l'attend depuis déjà quelques temps. Un très bon tome après un précédent tome par trop statique.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Le Seigneur du chaos - La Roue du temps, tome 06 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Seigneur du chaos, tome 6 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Pour la première fois, la Tour Blanche est désunie. Alors que les sœurs renégates se sont regroupées à Salidar, Elaida règne toujours sur Tar Valon. Mais les deux camps partagent les mêmes ambitions pour Rand, le Dragon Réincarné qui représente un allié potentiel de la première importance.

Or c’est le cadet des soucis de Rand, concentré sur la préparation de sa grande offensive contre Sammael… tandis que ses alliés affrontent chacun leur destin, et que la puissance des Aes Sedai ne cesse de croître.

Impression

Ce tome est très paradoxal : on y apprend beaucoup de choses, mais on a l'impression de faire du sur-place.

On y cause beaucoup politique. Les intrigues que doit subir Rand pour commencer et continuer dans la veine du précédent tome. Comme toujours le voir jongler avec autant de lames n'est pas sans plaisir.
On a aussi un très bon apperçu de la (ou des) politique⋅s interne⋅s des Aes Sedai : on a un donc une bonne vision de ce que les sorcières font... Et pourtant tout cela patine dans l'inaction. À croire que les divisions des Aes Sedai sont plus marquées que ce que relate l'histoire et qu'en fin de compte, c'est la peur et l'immobilisme qui préside parmi les Aes Sedai à l'ancienne (côté Tour blanche ou rebelle d'ailleurs).

Dans le camps de Rand, ça reste aussi très statique : on fait des plans, on évalue, on se prépare... mais rien ne bouge vraiment... à part un petit voyage organisé au dernier moment qui se révèle pour le coup plein de surprises, et ce de multiples façons. Ce petit voyage est vraiment ce qui fait le sel de ce tome et bien que la plupart des autres éléments sont utiles (hors les romances à la noix), ça n'en reste pas moins très statique.

On peut aussi noté la naissance des Asha’man, mais cette force qui sait prouver sa valeur, pour qui va-t-elle combattre ? Le Dragon Réincarné ? Leur Guide ? Ou bien les Élus ? Il faut dire que Rand n'a semble-t-il pas encore assimilé ce qu'est la trahison et même s'il est désespéré, c'est un all-in qu'il prépare et ce sans filet. Est-ce que tout ça va finir par lui péter à la gueule ?

Côté filles, et malgré leurs caractères de cochon, on a Nynaeve qui arrive à quelque chose qui aura très certainement de lourdes conséquences pour la suite tandis qu'Egwene se retrouve dans une situation que l'on sent périlleuse et qui lui donnera plein de pain sur la planche très prochainement.
Dans tous les cas, ces évènements replacent le trio de choc au cœur des intrigues Aes Sedai, et ça augure de jolies prises de tête ultérieures.

Enfin point (ou peu) de Mat dans ce tome (et c'est bien dommage selon moi), mais on retrouve Perrin et son faucon pas apprivoisé le moins du monde par les liens du mariage. D'ailleurs on a du mal à savoir qui lui en met le plus dans la tronche : sa femme ou bien le fait d'être Taveren ? Difficile à dire.

Note

Un 15/20 pour ce sixième tome.
Un tome lent, qui se traîne, mais qui recelle des éléments (intrigues, évènements arrivant à nos héros) qui se mettent en place et qui seront indéniablement importants pour la suite. Par ailleurs la fin du tome est excellente, ce qui rend ce tome intéressant à lire, si ce n'est aussi enthousiasmant que les précédents.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Un Lever de ténèbres - La Roue du temps, tome 04 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Un Lever de ténèbres, tome 4 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Forteresse réputée imprenable depuis des millénaires, la Pierre de Tear est tombée, conquise par Rand al’Thor et un groupe d’Aiels, ces terribles guerriers du désert qui se voilent le visage pour combattre.

Désormais en possession de l’épée mythique Callandor, Rand peut clamer à la face du monde qu’il est le Dragon Réincarné.
Un grand pas en avant, certes, mais vers quelle destinée ?

Censé sauver le monde, le jeune homme doit d’abord apprendre à maîtriser le saidin. Hélas, cette moitié masculine du Pouvoir de l’Unique est une arme à double tranchant. Car elle condamne à la folie et à la mort les hommes à qui elle offre la gloire et la puissance…

Impression

S'agissant pour l'instant d'une relecture de mes jeunes années, ce tome est celui qui m'a le plus marqué⋅e. En effet, il s'agit du tome faisant découvrir comment vivent les aiels, ces guerriers sauvages, indomptables, mystérieux et sans peur. Une image qui m'est resté depuis lors et qu'à la relecture j'ai pu redécouvrir avec un grand plaisir.

Avec la découverte du peuple Aiel, on continue d'agrémenter cet univers d'un background riche, ensorcelant et parfaitement intégré au reste. L'histoire de ce peuple est fascinante et c'est vraiment le point central de ce tome.

Néanmoins, même si la part belle est donc donnée à Rand qui les découvre, ses 2 taveren de compagnies n'en sont pas en reste pour autant.
Ainsi Perrin verra sa destinée se concrétiser contre son gré si on peut dire, et Mat prend du corps dans ce tome, quittant l'archétype de farceur irrévérancieux pour un peu plus que ça.

Par ailleurs, un des axes de ce tome concernant l'ajah noire, c'est un nouveau pan concernant les Aes Sedai qui s'ouvre, offrant de multiples ouvertures à des éléments qui risquent d'être douloureux pour celles qui se prennent pour les maîtresses du monde. Je me dis juste que pour des êtres ayant le soupçon et la manipulation facile, leur arrogance surpasse tout cela.

Comme toujours, l'écriture de l'auteur est fluide et agréable. Il arrive à la fois à rendre des descriptions précises de son monde, et à le faire vivre au travers de scènes plus actives. Un point qui se perpétue dans ce nouveau tome.

Note

Un 19/20 pour ce quatrième tome.
On continue à grande voile vers de nouvelles découvertes tant du monde que des adversités que Rand risque de rencontrer un jour. Ce tome est riche en nouveaux éléments et rebondissement. Un plaisir à lire... en attendant la suite.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Les Feux du ciel - La Roue du temps, tome 05 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Les Feux du ciel, tome 5 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

La menace rebelle gronde au pied du Mur du Dragon.
À peine élu chef suprême par les Aiels, Rand doit réagir vite s’il veut être prêt pour l’Ultime Bataille.

Mais à ses côtés, ses alliés affrontent leurs propres démons : décidé à renoncer à son destin de héros, Mat se montre de plus en plus imprévisible, et Aviendha, la jeune et belle Aielle qui s’est liée à Rand, garde tout son mystère.

Désormais, ce n’est qu’une question de temps avant que le Ténébreux ne s’échappe de sa prison…

Impression

Un très bon cru que ce tome. Rand ayant rallié les aiels à sa cause, enfin une partie, se doit de gérer l'autre partie ainsi que tout le reste.
Entre les Réprouvés qui s'agitent et les dissensions habituels des seigneurs cherchant à s'arroger toujours plus de pouvoir, on assiste dans ce tome à un Rand qui doit trouver sa voie parmi cet embroglio. En sortira-t-il vainqueur ? Probablement vu nombre de tome qu'il reste, mais à quel prix ? Tel est l'intérêt de ce tome.
Dans tous les cas, on verra Rand s'affirmer de plus en plus. Faut dire qu'il ne manque pas de personnes pour essayer de lui dire ce qu'il faut faire ou non, et que le voir un peu secouer tout cela ne se fait pas sans un certain plaisir.

À côté de Rand, on rentre une nouvelle fois un peu dans la tête de Mat, un personnage "secondaire" que j'aime toujours autant.
Cherchant toujours à fuir son rôle, arrivera-t-il à sortir de l'ombre de Rand pour aller voguer là où les dés, les femmes et la tranquilité sont de mise ? Vous en doutez ? Vous avez raison...

Évidemment, on naviguera aussi avec le quatuor de manieuse de Saidar, avec comme toujours une mention spéciale tête à claque pour Nynaeve, qui ne cesse de confondre responsabilité, commandement et mauvaise foi qui gagne haut la main, même face à Elayne et ses habitudes d'enfant gâté.

Dans ce tome, l'action prend beaucoup d'ampleur. Les éléments politiques sont toujours d'actualité et même si bon nombre de force ne sont toujours pas positionnées sur l'échiquier (je pense notamment au Seanchinien et aux Blanc-Manteaux), on sent que les choses commencent à se décanter... et promètent des situations explosives sous peu.

Les personnages restent toujours bien fouillés et continuent à évoluer.
Comme d'habitude, malheureusement, la dualité homme / femme et même femmes entres elles en train de se crêper le chignon sont par trop présentes.

Note

Un 20/20 pour ce troisième tome.
Très jolie suite qui poursuit l'histoire et on ne peut que vouloir continuer de voir où Rand va nous mener prochainement.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Le Dragon réincarné - La Roue du temps, tome 03 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - Le Dragon réincarné, tome 3 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

Rand al’Thor se résigne peu à peu à son sort : il est le Dragon réincarné, que ça lui plaise ou non, et il devra honorer son rendez-vous avec le Ténébreux – une sanglante affaire de gloire, d’honneur et de salut du monde.
Totalement dépassé par ses nouveaux pouvoirs, il décide alors de laisser ses amis derrière lui et de partir seul pour Tear, la fabuleuse cité où l’attend Callandor, l’épée légendaire qu’il est censé brandir lors de l’Ultime Bataille. C’est là que les fils du destin se noueront une fois pour toutes…

Impression

Dans la continuité des deux premiers tomes, ce tome va se focaliser sur les autres personnages que Rand bien que ce dernier sera toujours présent, au moins en filigrane. Ce qui est très bien car ainsi le Dragon Réincarné laisse de la place a ses ami⋅e⋅s d'enfance qui ont, d'évidence, tous leur importance dans la Trame que veut tisser la Roue. Mais du coup j'ai trouvé que le titre du livre était moins approprié pour ce tome-ci, même si la justification de ce titre est assez évidente au regard des actions à Tear.

On reste toujours sur le fil rouge de la lutte du Bien contre le Mal mais les zones de gris s'étendent sur qui fait partie de quel camps, ce qui est de nature à renforcer les intrigues tant politique⋅s que d'alliance⋅s que nos héros vont découvrir au fil de leurs aventures.

L'auteur continue de développer son univers. Nouvelles régions, nouveaux peuples, nouveaux comportements. Un plaisir que de découvrir ces us et coutumes par les yeux de nos paysans. Qui plus est quand elles sont aussi différentes des peuples déjà découverts précédemment.
C'est vraiment une grande force de ce récit que de réussir à décrire tous ces peuples différents et leurs interactions.

Tout ça sans parler des nouvelles menaces qui émergent, et toujours cette recherche de compréhension de ce que signifie les Prophéties et des façons d'apprécier le verbiage des Aes Sedai.

Les personnages restent toujours bien fouillés et continuent à évoluer. Toutefois il est bon de relever que la confrontation homme / femme, qui se retrouve de facto à travers le Pouvoir des hommes (souillés, rendant fou et inconnu) et des femmes (pur et connu), est par contre par trop insistant notamment vis à vis du comportement des filles de Deux-Rivières qui manient la mauvaise foi comme les Aes Sedai les demi-vérités.
Un peu c'est sympa, trop c'est redondant. Cela dit, pas assez pour rendre la lecture désagréable ni même rompre la magie de l'histoire qui est contée.

Comme précédemment, l'écriture de l'auteur est fluide et agréable. Il arrive à la fois à rendre des descriptions précises de son monde, et à le faire vivre au travers de scènes plus actives.

Ce tome continue dans le chemin tracé par le second tome.
L'ensemble présente toujours un souffle épique et on ne peut que se demander, à la fin de ce troisième tome, dans quels nouveaux problèmes ils vont réussir à s'empêtrer en voulant soit porter leur fardeau, ou au contraire le refuser.

Note

Un 18/20 pour ce troisième tome.
Très jolie suite qui poursuit le sillon du second tome en vue de continuer cette histoire qu'on ne peut que désirer continuer.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

La Grande Quête - La Roue du temps, tome 02 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - La Grande Quête, tome 2 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

À peine arrivé à la forteresse de Fal Dara, le jeune Rand n’a déjà qu’une idée en tête : fuir les noirs secrets qu’il a appris sur lui-même. Moiraine, la puissante magicienne qui seule pourrait lui fournir des réponses, l’évite désormais comme la peste.
Rand sait qu’il devrait quitter ces lieux, partir où personne ne le connaît et où il ne pourrait faire aucun mal. Mais il est trop tard : les Aes Sedai l’ont enfermé et son seul espoir d’obtenir de l’aide à présent est Egwene, la femme qu’il pensait épouser un jour… et qui est en train de devenir elle-même une Aes Sedai.

Impression

Toujours dans la High-fantasy avec ce tome 2. Mais on se démarque du Tolkien-like, puisque les personnages principaux ayant été introduit dans le tome 1, l'auteur peut densifier son univers, déjà bien développé, en nous introduisant des éléments spécifiques à l'univers et qui tendent par ailleurs à complexifier la trame d'ensemble - ce qui est agréable tant l'univers se prête à avoir une histoire un minimum tortueuse et faite de rebondissements.
On reste toujours sur le fil rouge de la lutte du Bien contre le Mal... même si on commence à découvrir plus amplement que les méchants ne sont pas nécessairement ceux que l'on croit, voir ce qu'on croit. Et inversement.

Côté univers, on est très bien servi : le monde complexe déjà présenté dans le premier tome continue de vivre sous nos yeux et l'auteur rajoute de quoi le densifier et joue avec le lecteur en mettant quelques éléments propices aux retournements de situation. Pas d'incohérence, et les éléments supplémentaires s'insèrent dans la trame sans aucun accroc, qu'ils soient là pour consolider nos connaissances de l'univers ou pour apporter de nouveaux enjeux / protagonistes.

Les personnages restent toujours bien fouillés, et on a le plaisir de les voir évoluer - principalement les amis de Rand dont le côté Taveren est mis en valeur au même titre que la place du Dragon Réincarné.

Concernant Mat, Rand et Perrin, on pourra d'ailleurs noter une constante qui se comprend : ils refusent ce qui leur arrivent. Plutôt logique quand on voit ce qui leur tombe sur le coin du nez - surtout qu'on insiste lourdement pour leur faire comprendre qu'ils doivent sauver le monde... et que tout est déjà écrit. Enfin on se comprend : tout est déjà écrit sur ce qu'ils doivent faire. Pas sur le comment, le pourquoi, à quel prix, etc.
Leur refus de leur situation « dirigée » est donc cohérent, et n'évolue pas de la même façon pour chacun d'eux ce qui est agréable.
Il est juste un poil dommage que, sachant qu'ils sont têtus, ça les pousse à faire régulièrement l'opposé de ce qu'il faudrait faire. Cela peut agacer il est vrai, néanmoins si on se rappelle que les héros arrivent tout juste à l'âge d'adulte, qu'ils sont coachés par Moiraine Sedai dont la pédagogie consiste principalement à te dire que tu dois faire ce qu'on te dit et qu'elle n'a pas à se justifier et encore moins expliquer. J'en connais plus d'un⋅e qui réagirait par le rejet.
Ça n'évitera pas de vouloir distribuer des baffes à nos adolescents, comme il se doit, tant les rustres conseils sont tout de même fait avec bon sens (du moins en général).

Un point tout de même, c'est la place des femmes en général chez Jordan : leur attitude montre qu'elles ont toujours raison sur la gente masculine. Ce point en lui même n'est pas spécifiquement bloquant, mais il a tendance à être un poil redondant, ce qui est dommage car peut desservir une position féministe de la High-Fantasy.

Avec tout ceci, on rajoutera qu'il faut toujours en profiter pour décortiquer les phrases prononcées par les Aes Sedai qui ont toujours l'obligation de dire la vérité... enfin « selon un certain point de vue » comme dirait un certain maître Jedi. Tout reste dans la subtilité et il est amusant de chercher à savoir à quel point la vérité a été déformée (ou pas) dans ces propos.

L'écriture de l'auteur est fluide et agréable. Il arrive à la fois à rendre des descriptions précises de son monde, et à le faire vivre au travers de scène plus active.

Ce tome est plus actif que le précédent, l'univers et les personnages étant posés, l'histoire peut donc s'envoler à un rythme moins contemplatif, même si les descriptions restent de mises, mais toujours en apportant des informations sur l'univers, ce qui ne me les rend pas indigestes.
L'ensemble présente toujours un souffle épique, le final étant à la fois sympathique à cet effet, et ouvrant plein de questions pour la suite.

Note

Un 18/20 pour ce second tome.
Jolie suite qui sait conter une aventure, tout en ajoutant de la connaissance sur l'univers, et sans fausse note d'intégration.
Cet ouvrage fait plaisir à lire et j'attaquerai la suite avec plaisir.

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

L'Œil du monde - La Roue du temps, tome 01 / Robert Jordan

Couverture livre - critique littéraire - L'Œil du monde, tome 1 de la Roue du temps de Robert Jordan

Récit

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

C’est la Nuit de l’Hiver dans la contrée de Deux-Rivières et, en ce soir de fête, l’excitation des villageois est à son comble. C’est alors qu’arrivent trois étrangers comme le jeune Rand et ses amis d’enfance Mat et Perrin n’en avaient jamais vu : une dame noble et fascinante nommée Moiraine, son robuste compagnon et un trouvère.

De quoi leur faire oublier ce cavalier sombre et sinistre aperçu dans les bois, dont la cape ne bougeait pas en plein vent…
Mais, quand une horde de monstres sanguinaires déferle et met le village à feu et à sang, la mystérieuse Moiraine devine qu’ils recherchaient quelqu’un : pour les trois amis l’heure est venue de partir. Car la Roue du Temps interdit aux jeunes gens de flâner trop longtemps sur les routes du destin...

Interlude

Pour ceux qui auraient découvert cette saga via la série TV, sachez que même si dans l'ensemble la première saison reste « dans l'esprit » du tome 1, il en diverge assez rapidement (comprendre dès le trailer). Les faits restent globalement les mêmes, mais au-delà des habituelles restrictions liées au portage à l'écran, des éléments parfois important pour la trame de l'histoire sont modifiés, dont certains de manière peu compréhensible pour votre dévoué⋅e contributeur.
Bref, hésitez pas à lire ce livre même en ayant vu la série, non seulement vous comprendrez plein de choses bien mieux, mais des évènements majeurs y différent... de quoi vous conserver de la surprise.

Impression

Bienvenue dans de la High-fantasy à la papa comme on pourrait dire. Dans la droite lignée de Tolkien, on s'offre avec cette saga une plongée dans la high-fantasy dans ce qu'il y a de plus pure.
La lutte du Bien contre le Mal, ici de la Lumière contre les Ténèbres, est clairement le fil rouge de cette saga que débute ce tome. Pour rester dans l'archétype, on suivra les aventure de 5 paysans qui se découvrent un destin pour sauver le monde.
La petite touche originale par rapport au modèle de Tolkien : une foison de personnages dont il est difficile de garantir à qui va leur fidélité.

Côté univers, on est très bien servi : un monde complexe se dessine dans ce premier tome, monde qu'on apprend à connaître en même temps que les personnages principaux, car il faut bien dire qu'ils étaient à l'abri de la plupart des ennuis dans leur village reculé de tout.
Le monde dépeint est grand, et l'auteur prend bien soin d'inculquer des différences ne serait-ce qu'à l'échelle des villages entre eux, où l'on retrouve cette rivalité avec le village voisin qui est complètement « différent », comme de bien entendu... mais où les personnages découvriront bien vite que ces différences ne sont rien par rapport à celles qu'ils découvriront en parcourant le monde.
Pour instaurer cet univers il y a forcément beaucoup de descriptions, mais je n'ai personnellement pas eu à m'en plaindre. La découverte du monde les nécessite d'une part, et elles s'alternent bien avec les séances plus actives, ce qui les rend réellement intégrées au récit.

Les personnages sont bien fouillés, leur psychologie bien décrite.
On y retrouvera principalement nos 5 autochtones à savoir :

  • Rand, Mat et Perrin : 3 amis d'enfances (et ils en sortent à peine). Différent les uns des autres, et pourtant lier par une indéfectible amitié. Ils ont chacun leurs qualités et leurs défauts, qui se complètent (pour le meilleur comme pour le pire).
  • Nynaeve la sage-dame (autrement dit la guérisseuse) : une forte tête (en partie du fait de l'accession à son rôle à un âge fort réduit) qui compte bien guider tout le monde à la baguette et malheur à celui qui ira contre son avis. Un personnage à la fois très appréciable, mais dont le caractère est parfois par trop tranché si je puis m'exprimer ainsi.
  • Egwene, la « promise » de Rand. Personnage que j'aime le moins car très « enfant gâté » je trouve, mais qui a son importance dans le récit.

À tout ceci, on rajoutera la nécessaire Moiraine, Aes Sedaï (magicienne) de son état, qui va venir sauver, ou bien manipuler je vous laisse juge, ces jeunes gens dans un but qui s'éclaircira au fil du récit et son fidèle Champion que l'on nommera Face de pierre, parce que ça lui sied bien. Notez que les Aes Sedaï ne peuvent mentir... Ce qui ne les empêche pas de tordre la vérité selon leur besoin. Il est d'ailleurs assez intéressant de prendre bien soin d'étudier les réponses de Moiraine aux différentes questions... Tout est dans la subtilité.

L'écriture de l'auteur est fluide et agréable. Il arrive à la fois à rendre des descriptions précises de son monde, et à le faire vivre au travers de scène plus active.

Ce tome reste soft dans l'histoire. Elle monte tranquillement en intensité et les forces en présence sont relativement facile à situer entre les Ténèbres et la Lumière, même si les Fils de la lumière viennent d'ores et déjà montrer que les teintes de gris existent clairement... et ce n'est qu'un prémisse du reste de la saga.

L'ensemble présente un souffle épique à la Tolkien, dans un très bel univers à découvrir... et j'avoue que renouer avec un récit dans l'archétype de la High-fantasy fait le plus grand bien (sentiment que j'avais déjà éprouvé avec la saga du Dernier Souffle que je ne peux que vous recommander en passant.

Seule la fin a pour moi un goût de raté : trop rapide, trop gros dès le premier tome... Comme si le tome devait terminer la Saga. Un conseil : oubliez cette fin, gardez le reste et foncer pour lire les autres tomes !

Note

Un 18/20 pour ce premier tome.
Découverte d'un superbe univers, joli high-fantasy et surtout prélude à un univers vaste et plein d'incertitudes. Ce tome n'est qu'une première tranche d'un dessert. Goûtez-y et vous aurez envie d'en reprendre une part... ça tombe bien, il y en 14 autres !

Série : La Roue du temps

  1. Nouveau printemps (avis)
  2. L'Œil du monde (avis)
  3. La Grande quête (avis)
  4. Le Dragon réincarné (avis)
  5. Un Lever de ténèbres (avis)
  6. Les Feux du ciel (avis)
  7. Le Seigneur du chaos (avis)
  8. Une Couronne d'épées (avis)
  1. Le Chemin des dagues (avis)
  2. Le Cœur de l'hiver (avis)
  3. Le Carrefour du crépuscule (avis)
  4. Le Poignard des rêves (avis)
  5. La Tempête imminente (non lu)
  6. Les Tours de minuit (non lu)
  7. Un Souvenir de lumière (non lu)
  • HS 1. L'Univers de la roue du temps (non lu)

Danseuse de corde - La Lyre et le glaive, tome 2 / Christian Léourier

Couverture livre Danseuse de corde de Christian Léourier, tome 2 de La Lyre et le glaive - critique littéraire -

Récit

Si Kélia n’a pas hérité du don de son père, diseur de mots, elle se découvre très tôt un autre talent : elle sera danseuse de corde. Or, défier les lois de l’équilibre peut se révéler plus risqué qu’on le croie. Tout dépend où aboutit la corde sur laquelle on marche, et de la notion qu’on a de l’équilibre, quand tout se révèle instable.
C’est ainsi que Kélia sera amenée à jouer un rôle décisif dans la bataille qui oppose les adeptes des anciens dieux aux partisans de l’Unique.

Pourtant, elle ne demandait rien d’autre qu’un peu de bonheur auprès de la personne dont elle s’est éprise, comme toutes les jeunes filles de son âge. Mais il est vrai que toutes ne choisissent pas pour amant un dieu de l’Axe-divin...

Impression

Fidèle à ce qu'avait été le premier tome, trois mots président à cette lecture : mais quelle plume !
La plume de Ch. Léourier est juste envoûtante. Des mots qui tombent justes. Des mots qui emportent. Des mots qui continuent à créer un monde plein d'exotisme.
Un pur délice qu'il est fort agréable de retrouver et qui m'a immergé⋅e tout au long de cette lecture.

Côté rythme, sans être trépidant, on a perdu l'aspect comtemplatif du précédent opus. Ce rythme est remplacé par des évènements plus actifs (guerres, etc.) qui permettent de tirer les conséquences géopolitiques de ce que le premier tome avait lentement instauré.

L'histoire en elle-même se rapproche de nos guerres de religions et de la christianisation de l'Europe, mais avec un aspect prophétique accru par l'ensemble de la thématique fantasy de ce dyptique. De ce fait, le déroulé de l'histoire n'est pas spécifiquement original, et pourtant la mélodie des mots parfaitement choisis de l'auteur emporte et nous enjoint à suivre la campagne de christianisation au rythme des mots.

En termes de magie, celle que j'ai tant adorée n'est plus réellement présente, notre Diseur ayant bel et bien disparu, ouvrant la voie à la magie de sa fille, danseuse de corde qui embraye au pouvoir de son père en vue de l'accomplissement d'un cycle dont elle n'a pas conscience.

Côté personnages, les principaux personnages sont très bien dépeints, et on retrouve le charme (mais aussi la difficulté) des noms publique et privé de chacun d'entre eux et qui sont utilisés alternativement par l'auteur selon les situations. Comme dans le premier tome, la confusion n'est que rarement de mise tant chaque personnage est dépeint avec une « saveur » particulière. Rien qu'à la lecture d'un dialogue ou d'un comportement, on sait de suite qui est l'objet du récit.
On pourra par ailleurs mentionner spécifiquement le personnage d'Hòggni qui ressort encore mieux que dans le précédent opus ainsi que celui de Deux-Bigornes que j'ai trouvé touchant malgré ce qu'il représente.

Note

Un 18/20 pour ce livre.
Au final une fidèle suite au premier tome, qui a su faire sa mue pour partir d'un univers de découverte vers la narration d'une histoire permettant d'en clore la trame.
On retrouve la poésie des mots qui étaient le cœur du premier tome et c'est avec un grand plaisir que je peux dire que je n'ai pas été déçu⋅e par le traitement du second tome, malgré un scénario calqué sur la christianisation de l'Europe.

Si vous aviez aimé le premier tome, il vous faut clore ce dyptique, tout simplement.

Série : La Lyre et le glaive

  1. Le Diseur de mots (avis)
  2. Danseuse de corde (avis)

Le Diseur de mots - La Lyre et le glaive, tome 1 / Christian Léourier

Couverture livre Le Diseur de mots de Christian Léourier - critique littéraire -

Récit

Depuis l’accession au pouvoir du hartl Skilf Oluf’ar, la paix règne et la commanderie du Solkstrand prospère.
Lorsqu’on lui refuse le passage d’un pont parce qu’il ne peut s’acquitter du péage, Kelt prédit l’effondrement de la construction. Ainsi sont les diseurs de mots : ils possèdent de drôles de dons, jamais ils ne mentent et, affirme-t-on, leurs vérités ensorcellent.

Arrêté et livré aux geôles du seigneur local, Kelt doit démontrer son innocence lors d’une ordalie. Hòggni, un mercenaire en mal de contrats, accepte de le représenter puis remporte le duel. Toutefois, vexé de sa défaite, le seigneur les missionne alors au Heldmark, où le culte d’un dieu unique se répand plus vite que la peste…

Remerciements

Ce tome m'a été offert dans le cadre de l'opération « Masse Critique » de Babelio. Je remercie Babelio et les éditions Critic pour m'avoir fait découvrir ce livre.

Impression

Pour commencer, je connais l'auteur de renom principalement - et pour son écriture en Science-Fiction - n'ayant lu de lui qu'une nouvelle, en attendant d'attaquer son fameux cycle de Lanmeur (mais j'ai les bouquins... Donc il suffit d'attendre comme on dit).
C'est donc d'un œil neuf que j'aborde cet auteur.

Et là, ne passons pas par quatre chemins : mais quelle plume !
La plume de Ch. Léourier est juste envoûtante. Des mots qui tombent justes. Des mots qui emportent. Des mots qui arrivent à créer un monde plein d'exotisme tout en assurant un lien sans faille.
Un pur délice. À un tel point qu'avec le recul, c'est bien ce qui ressort de ce livre.

Côté rythme, celui-ci est globalement contemplatif, permettant à la fois de découvrir l'univers de ce monde, mais aussi de s'imprégner des multiples conséquences de la géopolitique locale qui se découvrent au fil du livre.
Pas d'action à outrance donc, même s'il serait particulièrement faux de dire qu'il ne se passe rien - les scènes d'actions voyant le temps se condenser - tout en gardant cette rythmique si naturelle à la lecture.

L'histoire en elle-même permet d'une part de chercher, à travers les péripéties qui arrivent aux héros principaux, à découvrir ce qui se cache derrière tous les non-dits, derrière la magie du Diseur de Mots qui semble à la fois connue, mais mal comprise, crainte mais recherchée et surtout redoutée par le Diseur de Mots lui-même.
D'autre part, l'histoire est bien dense. Les retournements de situation ne sont pas légions, mais l'ensemble s’accommode bien avec le rythme du récit et reste toutefois suffisamment complexe / crédible pour ne pas en faire pâtir la lecture.

Côté personnage, les principaux personnages sont très bien dépeints, et heureusement, car du fait que chaque personnage possède plusieurs noms (un public et un privé) et qu'ils sont utilisés alternativement selon les situations, il aurait été facile de s'y perdre. Ici, la confusion n'est que rarement de mise tant chaque personnage est dépeint avec une "saveur" particulière. Rien qu'à la lecture d'un dialogue ou d'un comportement, on sait de suite qui est l'objet du récit. Ça et le fait que le nombre de personnages est relativement restreint, il faut bien le dire.

On pourra notamment apprécier vivement 2 des 3 personnages essentiels de ce tome, à savoir notre Diseur de mots, magicien qui ne peut mentir (une sorte d'Aes-Sedaï naïf pour ceux qui connaissent la Roue du temps) aux pouvoirs... intrigants si je puis dire.
On trouvera aussi dans Hòggni, ce mercenaire à tête de sanglier qui est sans doute le personnage le plus philosophe, un personnage particulièrement attachant.
J'ai personnellement eu plus de mal avec Fille Farouche, de par son caractère qui se veut réfractaire à l'autorité, mais qui se coule à mon sens trop facilement dans son acceptation du destin et de sa situation personnelle.
Gageons que cela pourra changer au regard du titre du second tome.

Note

Un 19/20 pour ce livre.
En bref, cette lecture est un vrai plaisir que je ne peux que vous conseiller. Avec un mot principal qui ressort : envoûtement.
Je lirai évidemment le second tome de ce diptyque dès qu'il sera sorti (ou que ma PAL m'en laissera l'occasion).

Série : La Lyre et le glaive

  1. Le Diseur de mots (avis)
  2. Danseuse de corde (avis)

L'Empire ultime - Fils-des-brumes T01 de Brandon Sanderson

Couverture livre - critique littéraire - L'empire ultime - Fils-des-brumes T01 de Brandon Sanderson

Récit

Les brumes règnent sur la nuit,
Le Seigneur-Maître sur le monde.

La jeune Vin ne connait de l’Empire Ultime que les brumes de Luthadel (sa capitale), les pluies de cendre, le regard d’acier des Inquisiteurs et le règne sans partage du Seigneur-Maître qui gouverne les hommes par la terreur depuis plus de 1000 ans. 


Mais Vin n’est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l’Empire, elle est entraînée dans un combat sans merci. Car Kelsier, revenu de l’enfer, nourrit un projet fou : renverser l’Empire.

Impression

Après m'être fait presque molesté par la moitié de la blogosphère (ou du moins, la moitié que je connais) du fait que je n'avais jamais ouvert un livre du sieur Sanderson, voici l'affront réparé par la présente chronique.
Mais il faut dire, qu'un auteur autant conseillé, limite adulé, ça fait craindre à la découverte. Tant d'attente pour ce livre qui devait me faire passer un superbe moment... N'était-ce pas trop ?
Et bien à dire vrai... pas du tout. Ce livre est clairement au niveau de l'entrain qu'il suscite. Mais voyons ça plus dans le détail.

Pour commencer, on se situe dans de la high-fantasy pure et dure. Une quête visant à exterminer le mal absolu (l'Empereur... ça me rappelle quelque chose d'ailleurs). Un pays croulant sous de sombres nuages de cendres (non c'est le Dominion central, pas le Mordor). Une jeune fille dont les pouvoirs vont être révélés...
Je vous passe les détails... On est en plein dans le classicisme du genre. Et pourtant, tout colle, tout s'enchaîne. L'écriture aidant, on est clairement enferré par la découverte de ce monde, par la façon dont la Communauté de l'Anneau le petit groupe de voleurs va tenter de réussir l'exploit de renverser le tyran (qui siège depuis un millénaire quand même. On imagine donc qu'il a du répondant).

À titre de comparaison, je me suis retrouvé exactement dans la même sensation qu'à la lecture du
Dernier souffle de Fionna McIntosh.
Toute la force de l'auteur, est de réussir, malgré des éléments classiques de la High-fantasy, à nous conter une nouvelle histoire prenante.
Clairement, le style d'écriture y est pour quelque chose. Envoutant, à dire vrai, tellement la lecture de quelques lignes arrive à vous happer dans cette histoire. Ce style mêlé à un univers, somme toute pas difficile à comprendre, fait qu'on est immédiatement avalé par le texte.

Côté univers, on est donc dans l'archétype de la lutte du bien contre le mal (avec quelques nuances qui se font au fil de la lecture), où l'on voit s'opposer :
  • un tyran oppressif et son administration ;
  • des nobles n'ayant d'intérêt que leurs luttes pour le pouvoir ;
  • des skas - serfs des 2 précédents camps - soumis, désespérés et résignés qui permettent à tout ce beau monde de vivre.
L'histoire se servant des mécaniques qui permettent à cette société tri-partite de « fonctionner ».

Côté personnages, on est superbement servi. Alors pour sûr, chaque personnage suivi est « le haut du panier » de ce monde. Mais il faut dire aussi qu'avec les conditions de vie misérables pour qui n'est pas noble, ce monde fait fort de réaliser une sélection impitoyable.
On découvre donc des personnages hauts en couleur. Chacun amenant son expérience, sa spécialité, pour former une équipe de choc qui réussi à s'entraider là où le maître mot des habitants est généralement survie et égoïsme.
Tant présent que passé, nos protagonistes sont décrits avec densité et avec plus ou moins de mystère(s).

La vraie originalité de ce roman tient dans sa magie particulière et extrêmement bien pensée (à mon avis). La magie provient de la capacité de « brûler » des métaux (allomancie) ou bien d'y « enfermer » des capacités (ferrochimie).
Chaque métal (ou alliage) a une action particulière et quasi-unique. Les possibilités qui en sont tirées ne proviennent, principalement, que de la capacité du « mage » à tirer profit de cette capacité - et des limitations qui lui sont associées.
Ainsi globalement, on ne se dirige pas vers des pouvoirs totalement débridés, mais vers une utilisation quasi-scientifique des métaux et artistique quant à la manière d'en tirer leur substantifique moelle.
En bref, la magie ne permet pas de tout faire... ou alors grâce à l'astuce des utilisateurs.
Et là pour le coup, ça donne une « crédibilité » plus forte, et surtout de vrais enjeux qui ne seront pas régler par un Deus ex machina.

Enfin, cerise sur le gâteau, ce tome, bien que faisant partie d'un cycle de 3 tomes, se termine sur une vraie fin. On attend clairement la suite, mais pas en raison d'éléments qui seraient restés en suspens. Et ça, c'est agréable, surtout avec un livre de cette épaisseur (~ 900 pages en version poche).

Note

Un 19/20 pour ce livre qui a su enchanter mon esprit en fournissant un univers, certes classique, mais robuste et porteur d'une histoire entraînante. Ajoutons à cela des personnages bien décrits et attachants, chacun avec leur personnalité, et un système de magie innovant et bien posé en termes de possibilité d'utilisation, et vous avez un livre mémorable dont la lecture est plus que vivement conseillé.
Bref, la réputation de ce livre (auteur ?) n'est clairement pas usurpée.

Série : Fils-des-brumes et suite

Fils-des-brumes

  1. L'Empire ultime (chroniqué)
  2. Le puits de l’ascension (non lu)
  3. Le Héros des siècles (non lu)
  4. [Mistborn : Secret History (non traduit)]

Wax et Wayne

  1. L'alliage de la justice (non lu)
  2. Jeux de masques (non lu)
  3. Les bracelets des larmes (non lu)
  4. [The Lost Metal (non traduit)]



Dernière querelle - La première loi, tome 3 - de Joe Abercrombie

Couverture livre - La première loi, tome 3 : Dernière querelle de Joe Abercrombie

Récit

La fin approche. 
Logen Neuf-Doigts n'a plus qu'une seule bataille à livrer, sans doute la plus dure : celle qui l'opposera à Bethod, le roi du Nord, l'homme qui tient tête à l'Union. Il est temps pour le Sanguinaire de rentrer chez lui et d'affronter son plus vieil ami devenu son pire ennemi. 
Après avoir fait l'amère expérience de la guerre, Jezal dan Luthar a tourné le dos à la vie militaire pour couler des jours heureux avec sa promise. Mais le prestige et les honneurs ont la vilaine habitude de se rappeler au bon souvenir d'un homme au moment où il s'y attend le moins... 
Et tandis que le Roi de l'Union n'en finit plus d'agoniser, les paysans se révoltent et les nobles complotent. 
Nul ne semble conscient du danger qui pèse sur Adua. Bayaz a un plan pour sauver le monde, comme toujours, mais il comporte des risques. Le Premier des Mages est-il prêt à briser la Première Loi ?

Impression

Suite de
Premier sang et Déraisons et sentiment - tomes déjà chroniqués dans ce blog - ce dernier opus clos le cycle de la Première loi, même si d'autres ouvrages de Joe Abercrombie se passent dans le même univers (et que je ne manquerai pas de lire, soyez en assurés).

Dans ce dernier tome tout (ou quasiment) voit ses fils se dénouer et ses intrigues s'expliquer.
Les intrigants de l'ombre se révèlent, les objectifs de chacun s'affinent et entre eux, les pions se déchirent.
Tout dans l'action, nos "héros" semblent bien peu pour sauver ce qui doit l'être - ou à tout le moins ce qu'ils pensent devoir être sauver... ce qui est légèrement différent n'en doutez pas.
Un petit bémol tout de même sur le fait que je n'ai pas eu de surprise en voyant émerger les éminences grises (enfin les majeures) et leurs lots de trahisons.
Toutefois j'ai beaucoup aimé que l'ensemble virevolte entre bassesses et loyautés, entre gentils et méchants...
Comme on dit souvent, ce sont les gagnants qui écrivent l'Histoire, et c'est une remarque fort à propos concernant cet univers et les différents protagonistes.

Côté personnages, on continue à suivre ces personnages si denses et complexes qui nous font les adorés ou les exécrés (au choix). Et on en vient aux choix finaux, aux moments importants que chacun semble craindre ou espérer... pour le meilleur ou pour le pire.

Côté plume, cette dernière est toujours aussi fluide et acérée tout en gardant cette « justesse » en toute chose qui arrive à rendre cet univers si vivant et réaliste (enfin en tant qu'univers de Fantasy s'entend).

Ce troisième et dernier tome est pleinement dans la poursuite des 2 premiers et clos de manière magistrale cet arc de la narration - si ce n'est ce petit bémol sur l'absence de retournement de situation que j'attendais.
D'autres cycles de Joe Abercrombie dans cet univers existent, mais on a bien ici une trilogie complète qui se clos avec la dernière page de ce tome.

Note

Un 18/20 pour ce livre qui termine de manière grandiose cette épopée. Légèrement en deçà du second tome, surtout lié à l'absence de retournement inattendus, il reste toutefois excellent et permet de clore cette trilogie avec beauté, grandeur, et de sublimes combats..
Une saga que je ne peux que vous recommander chaudement.

Série : Univers de la Première loi

Première loi

  1. Premier sang (avis)
  2. Déraison et sentiments (avis)
  3. Dernière querelle (avis)

Romans indépendants

  • Servir froid (non lu)
  • Les héros (non lu)
  • Pays rouge (non lu)

La mer éclatée

  1. La moitié d'un roi (non lu)
  2. La moitié d'un monde (non lu)
  3. La moitié d'une guerre (non lu)